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La déformation en boutonnière : l'importance d'une prise en charge rapide

La déformation en boutonnière : l'importance d'une prise en charge rapide

Par Marilou Audet, ergothérapeute

7 septembre 2022

La boutonnière est probablement la plus sournoise des déformations survenant au niveau des doigts. Régulièrement considérée comme une entorse, cette lésion peut évoluer, en l’absence de traitement, vers une déformation rigide et permanente du doigt. Le défi : bien que la déformation soit facile à reconnaître, une fois installée, il peut y avoir un délai de plusieurs semaines, soit d’une semaine à 3 mois entre la blessure et l’apparition de la déformation.

La déformation en boutonnière résulte d’une rupture de la bandelette centrale du tendon extenseur. Les bandelettes latérales intactes sont insérées sur la phalange distale. Elles se luxent progressivement en palmaire de l’articulation interphalangienne proximale, et exercent une traction sur l’articulation interphalangienne distale. On obtient ainsi une flexion de l’articulation interphalangienne proximale et une hyperextension de l’articulation interphalangienne distale. 

 

Les causes

Majoritairement, ces blessures sont reliées un traumatisme au dorsum de l’articulation interphalangienne proximale du doigt, découlant d’une déchirure du tendon, d’une luxation ou d’une fracture. Elles sont également rencontrées dans les sports de contact ou de ballon ainsi que chez les personnes atteintes d’arthrite rhumatoïde. 

 

La déformation en boutonnière

 

 

Éléments permettant de suspecter une déformation en boutonnière

  • L’historique du trauma
  • Présence d’œdème localisé à l’IPP
  • Douleur au dorsum de l’IPP à la palpation
  • Une incapacité à effectuer une extension active complète de l’IPP

 

Traitement conservateur

L'intervention précoce s'est révélée être le traitement le plus efficace dans la prévention des contractures articulaires, telles que les déformations en boutonnière. Le traitement non-chirurgical consiste à : 

  • Lorsque le flexum à l’IPP est réductible : Immobilisation constante 6 semaines avec orthèse d’extension IPP. Des exercices de flexion sont enseignés pour l’IPD, avec l’IPP en extension, afin de favoriser le repositionnement des bandes latérales.
  • Lorsque le flexum à l’IPP est rigide : ce dernier doit d’abord être corrigé à l’aide de plâtres en série ou d’orthèse d’extension, combiné à un programme d’exercice d’assouplissement en flexion de l’IPD.  Une fois le flexum corrigé, la période d’immobilisation de 6 semaines peut être débutée.
  • Une supervision étroite lors du traitement est encouragée pour favoriser une récupération optimale et assurer la progression graduée des exercices dans le but d’optimiser l’extension active à IPP.
  • Il est également primordial de débuter progressivement le sevrage de l’orthèse dans le but d’éviter une récidive de la déformation.

 

 

Références

1. Haerle M, Lotter O, Mertz I, Buschmeier N. [The traumatic boutonnière deformity]. Orthopade. Dec 2008;37(12):1194-201

2. Likes, R. (2010) Boutonniere Deformity. Retrieved April 19, 2011, from http://emedicine.medscape.com/article/1238095-overview#showall

3. Glasgow C, Tooth L, Fleming J. Mobilizing the Stiff Hand: Combining Theory and Evidence to Improve Clinical Outcomes. J Hand Ther. 2010;23:392-401.

4. Matzon J, Bozentka D. Extensor Tendon Injuries. JHS. 2010;35A:854-861

5. Wilton JD. Biomechanical principles of design, fabrication and application. In:Wilton J (ed). Hand Splinting. London, UK: WB Saunders Company Ltd, 1997. pp. 31–9.

6. Colditz JC. Therapist’s management of the stiff hand. In: Hunter JM, Mackin EJ, Callahan AD, Skirven TM, Schneider LH, Osterman AL (eds). Rehabilitation of the Hand and Upper Extremity. 5th ed. St Louis: Mosby, 2002. pp. 1021–49.

 

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